Dans la série des soirées échevelées où les secondes semblent divisées par deux, et le nombre d'activités indispensables à y insérer multiplié par trois, et où finalement tout ne se termine pas si mal, celle d'aujourd'hui arrive en bonne place.
Deux déménagements et emménagements à organiser pendant la semaine, dont un ayant pour origine un appartement occupé depuis trente-cinq ans donc plein comme un oeuf, la reprise du travail, du lycée, de la fac, et un nouveau boulot pour moi, donc un peu prise de tête, mais pas trop, j'ai pas le temps.
Parmi les deux déménagements, il y a celui de Paulette. Paulette, c'est ma belle-mère, elle a 81 ans, des difficultés pour marcher (c'est pour ça qu'elle vient habiter près de chez nous), mais une vitalité et une vivacité que j'aimerais avoir au même âge, si j'arrive jusque là. Les femmes dans l'entourage d'Olivier sont sacrément dynamiques. Chui pas une chiffe molle non plus, remarquez.
Je l'aime bien Paulette; elle dit toujours qu'elle n'est pas allée très longtemps à l'école, que ses instituteurs ne la valorisaient pas beaucoup et que du coup personne ne l'a poussée à faire des études.
Mais sur sa route, elle a rencontré Jean, républicain espagnol qui allait de camp de concentration (c'est comme ça que les français les ont accueillis à l'époque, ce qui l'a dissuadé à jamais de demander la nationalité française) en petits boulots et animations de soirées vu qu'il était musicien et qu'il était parti avec peu de choses mais avec son violon (non, il l'a acheté en route son violon, dans les camps, il jouait de la batterie ou de la trompette). Il avait du bagout, une volonté d'enfer et le goût de rire de tout, il était malicieux, pétillant, elle a été séduite; elle était jolie, volontaire, curieuse de tout, débrouillarde comme pas deux, il n'a pas résisté.
Ils se sont mariés, avec des costumes qui devaient pouvoir leur servir par la suite, parce qu'à l'époque on avait le sens de l'essentiel. On devait, et ils l'ont gardé.



Jean a appris à parler un français raffiné, (il faisait les mots croisés du Monde, (de l'Huma, pardon) z'avez qu'à voir) en allant assidument au TEP et en lisant tout ce qui lui tombait sous la main; il n'a jamais abandonné son idéal de vie, bien sûr. Ce qui fait qu'il était capable de grandes subtilités langagières tout en conservant un accent espagnol terrible.
Et Paulette s'est associée à cette curiosité insatiable, a aiguisé un esprit critique bien trempé, très vif, et aujourd'hui, où ses problèmes de santé l'y obligent, elle passe beaucoup de temps à regarder la télévision, mais pas passivement! Elle a des coups de gueule, des colères rafraîchissantes et une grande culture qui me font penser qu'il est bien dommage que certains enseignants n'aient pas eu la sagacité de croire en elle et de la pousser. Mais elle a fait une bien belle chose de sa vie, ce qui est l'essentiel.
Ils ont fait un Olivier ensemble, et c'était une très bonne idée, vraiment.
Je me dis souvent qu'ils n'auraient pas pu l'appeler autrement, et s'il y en avait eu un deuxième, comment ils auraient fait?...
Et comme belle-mère, elle est vraiment cool.

Et donc, en attendant qu'on l'aide à vider ses cartons, Paulette vit un peu chez nous, elle trouve qu'on mange trop, mais il y a des estomacs élastiques à remplir, et puis finalement, elle ne déteste pas en profiter.
Donc ce soir, après avoir fait le tour des congélateurs, j'ai déniché trois tranches d'osso-bucco que j'en avais marre de croiser, mais je n'avais pas envie de le faire encore une fois à la milanese, même si c'est très bon, alors j'ai vadrouillé dans mes livres et voilà.

3 tranches d'osso-bucco
2 citrons
3 gros oignons
10 oignons grelots
3 c. à s. de miel
1 c. à c. de gingembre en poudre
1 c. à c. de ras-el-hanout
1 c. à c. de cannelle
1 poignée de raisins secs trempés pour réhydrater
3 c. à s. d'huike d'olive
Sel, poivre
Dans une cocotte, faites dorer les morceaux d'osso-bucco dans 1 c. à s. d'huile chaude. Saupoudrez du gingembre en poudre, salez, poivrez.
Mettre de l'eau à mi-hauteur, couvrez et laissez mijoter une quarantaine de minutes.
Dans une sauteuse, faites dorer les oignons émincés fins et les oignons grelots. Saupoudrez de cannelle. Mélangez.
Ajoutez le miel et le jus des citrons. Mélangez.
Baissez le feu et laissez caraméliser un peu.
Ajoutez le ras-el-hanout et les raisins et mélangez encore.
Transvasez les oignons dans la cocotte avec la viande.
Laissez mijoter encore 20 mn.
Paulette m'a suggéré d'ajouter des amandes mais je n'en avais pas; dommage, c'était une bonne idée, ce sera pour la prochaine fois.
(Les rectificatifs sont d'Olivier parce que des fois je me laisse emporter et j'écris n'importe quoi.)
Mais les mots croisés du Monde, il les faisait aussi des fois.
Deux déménagements et emménagements à organiser pendant la semaine, dont un ayant pour origine un appartement occupé depuis trente-cinq ans donc plein comme un oeuf, la reprise du travail, du lycée, de la fac, et un nouveau boulot pour moi, donc un peu prise de tête, mais pas trop, j'ai pas le temps.
Parmi les deux déménagements, il y a celui de Paulette. Paulette, c'est ma belle-mère, elle a 81 ans, des difficultés pour marcher (c'est pour ça qu'elle vient habiter près de chez nous), mais une vitalité et une vivacité que j'aimerais avoir au même âge, si j'arrive jusque là. Les femmes dans l'entourage d'Olivier sont sacrément dynamiques. Chui pas une chiffe molle non plus, remarquez.
Je l'aime bien Paulette; elle dit toujours qu'elle n'est pas allée très longtemps à l'école, que ses instituteurs ne la valorisaient pas beaucoup et que du coup personne ne l'a poussée à faire des études.
Mais sur sa route, elle a rencontré Jean, républicain espagnol qui allait de camp de concentration (c'est comme ça que les français les ont accueillis à l'époque, ce qui l'a dissuadé à jamais de demander la nationalité française) en petits boulots et animations de soirées vu qu'il était musicien et qu'il était parti avec peu de choses mais avec son violon (non, il l'a acheté en route son violon, dans les camps, il jouait de la batterie ou de la trompette). Il avait du bagout, une volonté d'enfer et le goût de rire de tout, il était malicieux, pétillant, elle a été séduite; elle était jolie, volontaire, curieuse de tout, débrouillarde comme pas deux, il n'a pas résisté.
Ils se sont mariés, avec des costumes qui devaient pouvoir leur servir par la suite, parce qu'à l'époque on avait le sens de l'essentiel. On devait, et ils l'ont gardé.

Et Paulette s'est associée à cette curiosité insatiable, a aiguisé un esprit critique bien trempé, très vif, et aujourd'hui, où ses problèmes de santé l'y obligent, elle passe beaucoup de temps à regarder la télévision, mais pas passivement! Elle a des coups de gueule, des colères rafraîchissantes et une grande culture qui me font penser qu'il est bien dommage que certains enseignants n'aient pas eu la sagacité de croire en elle et de la pousser. Mais elle a fait une bien belle chose de sa vie, ce qui est l'essentiel.
Ils ont fait un Olivier ensemble, et c'était une très bonne idée, vraiment.
Je me dis souvent qu'ils n'auraient pas pu l'appeler autrement, et s'il y en avait eu un deuxième, comment ils auraient fait?...
Et comme belle-mère, elle est vraiment cool.

Et donc, en attendant qu'on l'aide à vider ses cartons, Paulette vit un peu chez nous, elle trouve qu'on mange trop, mais il y a des estomacs élastiques à remplir, et puis finalement, elle ne déteste pas en profiter.
Donc ce soir, après avoir fait le tour des congélateurs, j'ai déniché trois tranches d'osso-bucco que j'en avais marre de croiser, mais je n'avais pas envie de le faire encore une fois à la milanese, même si c'est très bon, alors j'ai vadrouillé dans mes livres et voilà.

Tajine aux oignons, au citron et au miel
3 tranches d'osso-bucco
2 citrons
3 gros oignons
10 oignons grelots
3 c. à s. de miel
1 c. à c. de gingembre en poudre
1 c. à c. de ras-el-hanout
1 c. à c. de cannelle
1 poignée de raisins secs trempés pour réhydrater
3 c. à s. d'huike d'olive
Sel, poivre
Dans une cocotte, faites dorer les morceaux d'osso-bucco dans 1 c. à s. d'huile chaude. Saupoudrez du gingembre en poudre, salez, poivrez.
Mettre de l'eau à mi-hauteur, couvrez et laissez mijoter une quarantaine de minutes.
Dans une sauteuse, faites dorer les oignons émincés fins et les oignons grelots. Saupoudrez de cannelle. Mélangez.
Ajoutez le miel et le jus des citrons. Mélangez.
Baissez le feu et laissez caraméliser un peu.
Ajoutez le ras-el-hanout et les raisins et mélangez encore.
Transvasez les oignons dans la cocotte avec la viande.
Laissez mijoter encore 20 mn.
Paulette m'a suggéré d'ajouter des amandes mais je n'en avais pas; dommage, c'était une bonne idée, ce sera pour la prochaine fois.
(Les rectificatifs sont d'Olivier parce que des fois je me laisse emporter et j'écris n'importe quoi.)
Mais les mots croisés du Monde, il les faisait aussi des fois.