Voilà un questionnaire que m'ont transmis Gracianne et Véro, auquel je réponds avec le plus grand
plaisir parce que les livres,qu'est-ce qu'on deviendrait sans eux??
Pour moi, c'est l'essence, se replonger dans un d'eux, même pour y piocher deux phrases prises au hasard et se les approprier, les insérer dans ses pensées...
Et malheureusement je les empile, les livres, et je rêve d'avoir le temps de me poser pour ne plus rien faire que liquider cette pile... pour en attaquer une autre dont j'ai déjà les titres dans mon carnet, mais même cette petite frustration, c'est un plaisir, savoir que l'on a toute cela à découvrir encore et imaginer comment on en resortira...
Les quatre livres de mon enfance
Je lisais beaucoup quand j'étais petite; toutes les semaines, malgré un budget familial assez serré, on allait acheter Pilote, Tintin et Spirou et avec mon frère et ma soeur on se les disputait. Ensuite on se racontait pendant des heures les planches qui nous plaisaient le plus et on se tordait de rire, j'en connais encore certaines par coeur, surtout Astérix et Gotlib, que je parcours encore de temps en temps d'ailleurs.
J'étais tellement fan de La Rubrique à Brac que j'avais brodé sur un jean (c'était dans les années... où c'était la mode ;-)) une vingtaine des petites coccinelles avec leur air pensif ou ironique qui s'immiscent dans les recoins des vignettes. De toutes les couleurs, un sacré boulot, j'étais grave fière! Je trouvais qu'elles me ressemblaient, je n'étais déjà pas très physionomiste à l'époque, c'était une ressemblance intérieure en fait.
Mais c'est pas très sérieux tout ça, on a dit des livres. Il y en a aussi, plein.
La Gloire de mon père de Marcel Pagnol

C'était un des auteurs fétiches de mon père, et peut-être le seul sur lequel j'étais d'accord avec lui!
Très belle écriture, riche et vraiment littéraire qui nous racontait son enfance et ses découvertes de petit garçon, les premières amitiés, ... et la gloire de son père: il avait tué deux bartavelles, la Perdrix du Roi, à la chasse et était très fier d'être pris en photo par le curé, lui, instituteur du début du 20ème siècle et donc anticlérical à mort. Alors il prétendait ne vouloir les photos que pour montrer à son père à lui comme le petit Marcel avait grandi! Je me souviens par coeur de la dernière phrase, j'y reviendrai donc.
Les Misérables de Victor Hugo
Je l'ai lu en Angleterre, au cours d'un voyage linguistique, alors que je m'ennuyais à mourir dans une famille pas très distrayante. J'avais trouvé une librairie française et j'ai lu les trois tomes des Misérables en 15 jours. Une découverte. Et puis comme il me restait encore un peu de temps, je me suis offert Thérèse Raquin de Zola. Un séjour désopilant.
Le portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde

Fascinant, cette personnalité qui se dédouble, se désagrège, se construit en parallèle d'une descente aux enfers. Je n'ai probablement pas saisi toute la portée à ce moment là, mais je l'ai lu et relu, et fait lire à ma Marion qui a bien aimé aussi.
Et Oscar Wilde, sacré personnage aussi! J'aurais bien aimé le connaître (on peut rêver, non??) ironique et désespéré, sûrement très drôle en société, mais dans une société qui n'acceptait pas sa "déviance" et il s'est détruit progressivement, en prison puis malade...
Tout cela a changé, en apparence, mais dans le fond, il n'y a pas comme des vieux démons qui planent, là?
Fantômette de Georges Chaulet

Comme Véro, j'ai lu tous ceux qui étaient édités jusqu'à ce que je passe à d'autres styles, mais Fantômette et la télévision, Fantômette contre le hibou, Fantômette et la dent du diable!!! Je les terminais à la lampe de poche sous mes draps quand il fallait éteindre la lumière, le suspense était trop insoutenable!! Je trouvais ça tellement passionnant que j'essayais de la faire lire aux adultes autour de moi, mais je n'avais pas beaucoup de succès!
Les illustrations, elles étaient beaucoup mieux quand j'étais petite. Mon frère (salut, toi!!) était peut-être encore plus fan que moi et il a retrouvé dans des vide-greniers presque toutes les éditions de cette époque. La chance!!
Quatre écrivains que je lirai (et relirai) encore
André Breton

Il a changé ma vie, ct'homme là! Je faisais du baby sitting chez des copains qui avaient une bibliothèque démente et j'y ai découvert Nadja. J'ai été époustouflée et après j'ai tout lu
L'Amour Fou, "Je vous souhaite d'être follement aimée". Ah la la...
La Révolution Surréaliste, "Ouvrez les prisons et les asiles, licenciez l'armée"
et surtout, surtout
La Clé des Champs, ce livre m'a forgée une âme de révolutionnaire. Il y avait dedans toutes les révoltes que je vivais intérieurement, écrites avec des mots sur des pages!!! Tous les refus des mises à l'écart par les bien pensants de ceux qui les dérangeaient, et argumentés, pas juste balbutiés par l'ado que j'étais. Je trouvais que c'était un visionnaire, vu qu'il avait écrit ça dans les années 30.
Et puis la poésie avec Eluard, Soupault, Les Champs Magnétiques, pfooouuu
Je ne l'ai pas lu depuis longtemps, ce serait le moment, là.
Philip Roth
Sa vision du monde et de l'Amérique en particulier n'est pas très optimiste mais ses romans mettent en scène ce pessimisme avec une inventivité incroyable et du coup, drôle.
Dans le dernier, Le complot contre l'Amérique, il invente ce qui se serait passé si Lindbergh (l'aviateur, qui, c'est moins connu, était un admirateur d'Hitler), était devenu président en 1940 à la place de Roosevelt; et le narrateur est un enfant de 7 ans, juif; ça fait froid dans le dos.
Milan Kundera
Son amour de la vie, des femmes, des autres est communicatif et inépuisable.
John Irving
J'ai commencé par Le Monde selon Garp, et puis les autres. Toujours surprenant, parfois inégal.
Mais j'ai de la chance, je n'ai pas lu le dernier, il faut absolument que je le trouve, de source sûre, c'est un bon.
Quatre écrivains que je ne lirai probablement plus
Robert Merle C'est génial, mais quand c'est lu, c'est lu.
Daphné Du Maurier J'en ai dévoré 3 ou 4 quand j'étais enceinte, et ça ne devrait pas me reprendre de sitôt.
Marc Levy, aucun intérêt
Paulo Coelho, j'ai trouvé ça assez vain. Luis Sepulveda est beaucoup plus intéressant.
Quatre livres que j'emporterais sur une île déserte
Christian Bobin, mais je ne sais pas lequel, le Très Bas, Une Petite robe de Fête, ... Dommage qu'il ne soit pas encoore disponible en Pléïade. Une écriture magnifique.
Etre sans destin de Imre Kertesz, inépuisable et désespéré.
Pourtant je suis assez joyeuse comme fille?!?
De quoi demain... de Jacques Derrida et Elisabeth Roudinesco. Un livre d'entretiens qui traite des vraies questions et qui ne fait pas semblant d'apporter des réponses quand il n'y en a pas
Les nourritures terrestres d'André Gide, lu en me disant qu'il faudrait que je l'apprenne par coeur
les 4 {X 4} derniers mots d’un de mes livres préférés
Donc comme je disais, la Gloire de mon père:
"J'avais surpris mon cher surhomme en flagrant délit d'humanité et je sentis que je l'en aimais davantage.
Alors, je chantai la farandole, et je me mis à danser au soleil..."
les 4 premiers livres de ma liste de livres à (re)lire
L'automne à Pékin de Boris Vian, je l'ai déjà lu deux fois de suite, en recommençant dès la dernière page atteinte, mais ça fait longtemps...
Voyage au Congo d'André Gide (encore), commencé mais pas fini
le dernier John Irving, dont je ne connais même pas le titre
Don Quichotte de Cervantes que je dois lire depuis...
les 4 lecteurs dont j’aimerais connaître les 4
Mary, qui n'a pas de blog, mais si elle répond, je vous en ferai profiter parce que ce sera forcément passionnant.
Hélène, j'ai hâte de voir tes lectures en images si ça te tente...
Patricia, de sa cuisine rouge où elle invente plein de choses colorées
Lili, de sa box magique.
Pour moi, c'est l'essence, se replonger dans un d'eux, même pour y piocher deux phrases prises au hasard et se les approprier, les insérer dans ses pensées...
Et malheureusement je les empile, les livres, et je rêve d'avoir le temps de me poser pour ne plus rien faire que liquider cette pile... pour en attaquer une autre dont j'ai déjà les titres dans mon carnet, mais même cette petite frustration, c'est un plaisir, savoir que l'on a toute cela à découvrir encore et imaginer comment on en resortira...
Les quatre livres de mon enfance
Je lisais beaucoup quand j'étais petite; toutes les semaines, malgré un budget familial assez serré, on allait acheter Pilote, Tintin et Spirou et avec mon frère et ma soeur on se les disputait. Ensuite on se racontait pendant des heures les planches qui nous plaisaient le plus et on se tordait de rire, j'en connais encore certaines par coeur, surtout Astérix et Gotlib, que je parcours encore de temps en temps d'ailleurs.
J'étais tellement fan de La Rubrique à Brac que j'avais brodé sur un jean (c'était dans les années... où c'était la mode ;-)) une vingtaine des petites coccinelles avec leur air pensif ou ironique qui s'immiscent dans les recoins des vignettes. De toutes les couleurs, un sacré boulot, j'étais grave fière! Je trouvais qu'elles me ressemblaient, je n'étais déjà pas très physionomiste à l'époque, c'était une ressemblance intérieure en fait.
Mais c'est pas très sérieux tout ça, on a dit des livres. Il y en a aussi, plein.
La Gloire de mon père de Marcel Pagnol

C'était un des auteurs fétiches de mon père, et peut-être le seul sur lequel j'étais d'accord avec lui!
Très belle écriture, riche et vraiment littéraire qui nous racontait son enfance et ses découvertes de petit garçon, les premières amitiés, ... et la gloire de son père: il avait tué deux bartavelles, la Perdrix du Roi, à la chasse et était très fier d'être pris en photo par le curé, lui, instituteur du début du 20ème siècle et donc anticlérical à mort. Alors il prétendait ne vouloir les photos que pour montrer à son père à lui comme le petit Marcel avait grandi! Je me souviens par coeur de la dernière phrase, j'y reviendrai donc.
Les Misérables de Victor Hugo
Je l'ai lu en Angleterre, au cours d'un voyage linguistique, alors que je m'ennuyais à mourir dans une famille pas très distrayante. J'avais trouvé une librairie française et j'ai lu les trois tomes des Misérables en 15 jours. Une découverte. Et puis comme il me restait encore un peu de temps, je me suis offert Thérèse Raquin de Zola. Un séjour désopilant.
Le portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde

Fascinant, cette personnalité qui se dédouble, se désagrège, se construit en parallèle d'une descente aux enfers. Je n'ai probablement pas saisi toute la portée à ce moment là, mais je l'ai lu et relu, et fait lire à ma Marion qui a bien aimé aussi.
Et Oscar Wilde, sacré personnage aussi! J'aurais bien aimé le connaître (on peut rêver, non??) ironique et désespéré, sûrement très drôle en société, mais dans une société qui n'acceptait pas sa "déviance" et il s'est détruit progressivement, en prison puis malade...
Tout cela a changé, en apparence, mais dans le fond, il n'y a pas comme des vieux démons qui planent, là?
Fantômette de Georges Chaulet

Comme Véro, j'ai lu tous ceux qui étaient édités jusqu'à ce que je passe à d'autres styles, mais Fantômette et la télévision, Fantômette contre le hibou, Fantômette et la dent du diable!!! Je les terminais à la lampe de poche sous mes draps quand il fallait éteindre la lumière, le suspense était trop insoutenable!! Je trouvais ça tellement passionnant que j'essayais de la faire lire aux adultes autour de moi, mais je n'avais pas beaucoup de succès!
Les illustrations, elles étaient beaucoup mieux quand j'étais petite. Mon frère (salut, toi!!) était peut-être encore plus fan que moi et il a retrouvé dans des vide-greniers presque toutes les éditions de cette époque. La chance!!
Quatre écrivains que je lirai (et relirai) encore
André Breton

Il a changé ma vie, ct'homme là! Je faisais du baby sitting chez des copains qui avaient une bibliothèque démente et j'y ai découvert Nadja. J'ai été époustouflée et après j'ai tout lu
L'Amour Fou, "Je vous souhaite d'être follement aimée". Ah la la...
La Révolution Surréaliste, "Ouvrez les prisons et les asiles, licenciez l'armée"
et surtout, surtout
La Clé des Champs, ce livre m'a forgée une âme de révolutionnaire. Il y avait dedans toutes les révoltes que je vivais intérieurement, écrites avec des mots sur des pages!!! Tous les refus des mises à l'écart par les bien pensants de ceux qui les dérangeaient, et argumentés, pas juste balbutiés par l'ado que j'étais. Je trouvais que c'était un visionnaire, vu qu'il avait écrit ça dans les années 30.
Et puis la poésie avec Eluard, Soupault, Les Champs Magnétiques, pfooouuu
Je ne l'ai pas lu depuis longtemps, ce serait le moment, là.
Philip Roth
Sa vision du monde et de l'Amérique en particulier n'est pas très optimiste mais ses romans mettent en scène ce pessimisme avec une inventivité incroyable et du coup, drôle.
Dans le dernier, Le complot contre l'Amérique, il invente ce qui se serait passé si Lindbergh (l'aviateur, qui, c'est moins connu, était un admirateur d'Hitler), était devenu président en 1940 à la place de Roosevelt; et le narrateur est un enfant de 7 ans, juif; ça fait froid dans le dos.
Milan Kundera
Son amour de la vie, des femmes, des autres est communicatif et inépuisable.
John Irving
J'ai commencé par Le Monde selon Garp, et puis les autres. Toujours surprenant, parfois inégal.
Mais j'ai de la chance, je n'ai pas lu le dernier, il faut absolument que je le trouve, de source sûre, c'est un bon.
Quatre écrivains que je ne lirai probablement plus
Robert Merle C'est génial, mais quand c'est lu, c'est lu.
Daphné Du Maurier J'en ai dévoré 3 ou 4 quand j'étais enceinte, et ça ne devrait pas me reprendre de sitôt.
Marc Levy, aucun intérêt
Paulo Coelho, j'ai trouvé ça assez vain. Luis Sepulveda est beaucoup plus intéressant.
Quatre livres que j'emporterais sur une île déserte
Christian Bobin, mais je ne sais pas lequel, le Très Bas, Une Petite robe de Fête, ... Dommage qu'il ne soit pas encoore disponible en Pléïade. Une écriture magnifique.
Etre sans destin de Imre Kertesz, inépuisable et désespéré.
Pourtant je suis assez joyeuse comme fille?!?
De quoi demain... de Jacques Derrida et Elisabeth Roudinesco. Un livre d'entretiens qui traite des vraies questions et qui ne fait pas semblant d'apporter des réponses quand il n'y en a pas
Les nourritures terrestres d'André Gide, lu en me disant qu'il faudrait que je l'apprenne par coeur
les 4 {X 4} derniers mots d’un de mes livres préférés
Donc comme je disais, la Gloire de mon père:
"J'avais surpris mon cher surhomme en flagrant délit d'humanité et je sentis que je l'en aimais davantage.
Alors, je chantai la farandole, et je me mis à danser au soleil..."
les 4 premiers livres de ma liste de livres à (re)lire
L'automne à Pékin de Boris Vian, je l'ai déjà lu deux fois de suite, en recommençant dès la dernière page atteinte, mais ça fait longtemps...
Voyage au Congo d'André Gide (encore), commencé mais pas fini
le dernier John Irving, dont je ne connais même pas le titre
Don Quichotte de Cervantes que je dois lire depuis...
les 4 lecteurs dont j’aimerais connaître les 4
Mary, qui n'a pas de blog, mais si elle répond, je vous en ferai profiter parce que ce sera forcément passionnant.
Hélène, j'ai hâte de voir tes lectures en images si ça te tente...
Patricia, de sa cuisine rouge où elle invente plein de choses colorées
Lili, de sa box magique.