18 Septembre 2010
En flanant autour de Mysore, nous avons rencontré...
...des petis artisans qui fabriquaient de manière très rudimentaire, du sucre à partir de la canne à sucre.
Broyage des cannes à l'aide de cette machine venue d'une autre temps
le jus s'écoule dans le tuyau du bas fabriqué d'une canne à sucre fendue en deux
et arrive dans ces grandes cuves
chauffées par en dessous par un feu que la femme et le petit garçon
alimentent constamment des déchets secs de canne, et de morceaux de caoutchouc récupéré.
Le jus se transforme en un sirop épais qui sèche dans ces bacs
et est ensuite débité en morceaux
de sucre absolument non raffiné et au goût de miel, que nous retrouverons sur les étals des marchés de Mysore et des alentours
Nous ne l'avions pas identifié comme du sucre la veille sur les marchés! Des bougies, du savon???
Ces artisans dont la vie apparaît comme extrêmement dure - nous nous demandons si les enfants sont scolarisés, Perumal nous assure que oui - nous offrent du sucre et semblent contents que nous nous intéressions à leur technique. Ils refusent toute rémunération pour nous avoir montré leur travail et autorisés à les photographier, ce qui force notre respect.
Qui va être un peu mis à mal par la suite.
Nous nous dirigeons vers...
... le temple de Sri Chamunderswari qui semble incontournable. Dédié à Shiva, il surplombe Mysore
et on (peut) y accède(r) par une montée d'un millier de marches. On peut aussi, comme nous, s'y laisser conduire en voiture ou en rickshaw, puis descendre à pied (ou pas).
Nous arrivons au sommet dans la brume et la pluie.
Les sept étages du temple semblent d'une grande majesté et sont fréquentés par de nombreux fidèles. Nous empruntons donc les files d'attente pour acheter notre ticket d'entrée. Deux tarifs sont proposés: 20 ou 200 roupies, mais la distinction entre les deux est écrite en hindi...
Je m'étais pourtant promis d'apprendre l'hindi avant de revenir en Inde...
Donc arrivés a la caisse, on ne sait pas quoi choisir. Il arrive souvent que les tarifs soient 10 fois plus chers pour les touristes, ce qui ne nous choque pas, nous ne venons pas là pour pratiquer notre foi, mais ce n'est pas de cet enjeu dont il est question... On se fait répéter 10 fois les choses par le caissier, qui reste calme, répète 10 fois dans un hindi émaillé d'anglais, tout aussi obscur après plusieurs écoutes.
Par contre, on énerve un peu la foule des fidèles. Une indienne bilingue vient à la rescousse et nous explique dans un anglais compréhensible qu'il y a deux tarifs: un normal, et un spécial... mais lequel choisir ??? On finit par opter pour le moins cher, on verra bien...
Nous nous dirigeons comme d'habitude vers la consigne des chaussures, qu'on laisse toujours à l'entrée, et là, un individu patibulaire, louchant et sautillant nous fourre d'autorité dans les mains des fleurs et des petits paquets de papier.
Ensuite il nous invite à le suivre.
Inviter n'est pas le mot, il use d'une autorité que nous ne contestons pas et nous fait couper les files des fidèles au pas de course. C'est troublant, on peut faire faire n'importe quoi à n'importe qui en semblant autoritaire???
Arrivés à l'entrée du temple, il nous fait poser nos fleurs dans une coupe destinée aux offrandes, ouvre nos petits paquets de papier qui contiennent une poudre rose qu'il partage entre nous quatre, nous intime l'ordre ("Sprinkle!!!") de la saupoudrer sur les fleurs, nous en colle une tache sur le front et nous guide de nouveau à travers la foule épaisse des fidèles, que nous avons la très désagréable impression de singer, vers le sanctuaire.
Personne ne semble s'offusquer de cette intrusion, nous si. Nous arrivons dans le lieu de prière où la déesse-statue est ornée de colliers de fleurs. Un prètre officie et psalmodie, des fidèles observent leur culte en murmurant des prières, d'autres prient à voix très audible.
Evidemment, nous ne prenons pas de photos. Nous nous sentons vraiment de trop et sortons très vite.
Mais notre "guide" nous suit, nous précède, il est partout, ça devient très lourd. jusqu'à ce que nous le congédiions moyennant une somme qu'il estime raisonnable, mais cela nous laisse une impression un peu amère.
Et il se remet à pleuvoir très fort.
Nous renonçons à visiter le reste du temple, plus très envie, et vraiment l'impression d'être des intrus, meme si personne ne nous le fait sentir.
Quelques éclaircies nous permettent de photographier les singes, qui sont légions ici.
Il ne fait pas très chaud, alors ils se blotissent les uns contre les autres
et ont des attitudes et des expressions un peu humaines...
Enfin je trouve, ou c'est notre anthropomorphisme qui nous fait dire ça?
C'est bon les noix de coco!
Retour à Mysore pour ce que vous attendiez tous! LES ILLUMINATIONS DU PALAIS!!! Incroyables, mais je vous laisse regarder:
montées sur de gros câbles
qui défigurent un peu le palais vu de jour.
Après cette longue promenade, un petit goûter:
Crêpes noix de coco cardamome
(ou mottakuzhalappam, merci Charline!)
Pour la pâte à crêpes:
400g de farine
5 oeufs
50 cl de lait
1 verre d'eau
1 sachet de sucre vanillé
1 pincée de sel
2 c. à s. d'huile
1 c. à s. de rhum
Pour la garniture:
60g de noix de coco râpée
4 à 6 gousses de cardamome selon votre goût, écossées et broyées en poudre (*)
4 c. à s. de sucre roux
Déposez la farine et le sel dans un saladier, creusez un puits au milieu et cassez-y les oeufs. Commencez à mélanger en incorporant progressivement la farine, puis délayez avec le lait tiédi et l'eau pour obtenir une pâte homogène et sans grumeaux. Vous pouvez utiliser un batteur électrique pour lisser la pâte.
Ajoutez le sucre, l'huile et le rhum et mélangez bien.
Laissez reposer 2 heures au frais.
Préparez la garniture et mélangeant tous les ingrédients et en les faisant chauffer un peu pour obtenir une pâte un peu compacte.
Garnissez chaque crêpe d'une cuillerée de pâte, dégustez et voyagez...
(*) Précision, grâce à Juju qui a posé la question: pour utiliser la cardamome ici, on prend les gousses vertes, on les écrases dans
un mortier pour les ouvrir, on retire les cosses vertes (qu'on jette) et on écrase les petites graines noires pour les réduire en poudre
Ce sont des douceurs qui nous ont été servies sur les houseboats dans le Kerala au petit
déjeuner, et c'était inoubliable! Je me suis inspirée d'une recette trouvée chez Apolina pour retrouver le goût découvert là-bas, et c'était tout à fait réussi. Apolina les fait avec des crèpes
au riz, plus traditionnelles.