5 Avril 2011
En cette période post-dukanienne, c'est à dire dans la phase dite "de consolidation", on peut se permettre de manger du pain complet, qui change un peu des galettes ou du semblant de pain de mie à base de son d'avoine que nous avions toutefois réussi à rendre tout à fait acceptable en y incorporant, selon ce que nous mangions avec, de l'origan séché, des mélanges d'épices, de l'arôme beurre...
Donc on ne se plaint pas. Le bilan de la période de régime est tout à fait positif, nous avons perdu ce que nous souhaitions perdre.
J'ai lu beaucoup de discours de détracteurs de cette méthode et ma conclusion est la suivante: on peut se dire qu'en mangeant équilibré tout le temps et en n'essayant pas de se conformer aux exigences des silhouettes des magazines mais en se connaissant soi-même, on est bien plus heureux en s'acceptant tel qu'on est.
Soit. C'est ne pas vouloir tenir compte des particularités et des désirs de chacun. On peut très mal vivre le fait d'avoir 3 kilos en trop, de prendre du ventre inéluctablement pour un homme autour de la cinquantaine (et souvent bien avant) et, pressés par une vie de famille et une vie professionnelle trépidantes, ne pas consacrer à des activités sportives autant de temps qu'on le souhaiterait à combattre ces petits désagréments que du coup, on trimballe.
On court constamment, mais pas dans des tenues high-tech sur un tapis roulant, alors ça ne fait pas le même effet.
On mange de façon équilibrée mais en se faisant aussi plaisir, et petit à petit, stress et besoin de compenser aidant, on va consommer sur le long terme, plus de fromage, de bon pain, de plat à base de riz et d'huile d'olive extravierge (pour nous) ou pour d'autres, de gâteaux faits maison au décor soigné et à la composition inventive.
On se fait plaisir, on cuisine, on varie, mais au bout d'un moment, on stocke.
Alors bien sûr, ce régime Dukan, il a le gros défaut d'interdire des aliments indispensables à une bonne hygiène alimentaire: le pain, les fruits, les légumes un jour sur deux, et de faire consommer beaucoup plus de protéines que l'organisme n'en a besoin et qui peuvent générer à long terme un toxicité, qui ne peut être combattue qu'en buvant beaucoup (d'eau).
Ce n'est pas bien du tout.
Mais enfin soyons réaliste, on ne se condamne pas non plus à manger comme ça toute sa vie, et quel que soit le régime amaigrissant que l'on choisit, ces défauts existent! Si on veut perdre du poids, il faut manger moins de choses qui font grossir ou qui maintiennent le poids acquis, c'est mathématique! Et si l'on ne veut pas reprendre les kilos perdus, il faut s'astreindre à certaines restrictions sur une période qui suit la phase de perte de poids, sinon on regrossit, qui ne le sait pas?
Je me demande donc si toutes ces protestations bruyantes ne sont pas le fait soit de ceux qui n'ont pas envie de s'y coller et qui, plutôt que de culpabiliser, intellectualisent pour culpabiliser les autres, soit de praticiens de la nutrition qui considèrent comme un énorme manque à gagner cette méthode simple, rapide et efficace que tout un chacun peut mettre en oeuvre simplement avec le manuel et un peu d'inventivité pour ne pas manger des blancs de poulet grillés pendant des mois, ce qui serait vite décourageant.
Je ne fustige évidemment pas ceux qui se disent honnêtement qu'ils n'ont pas envie de faire ça parce que ça ne leur correspond pas, et qui se sentent bien dans leur peau tels qu'ils sont. Ceux-là, je les apprécie et j'aime bien discuter avec eux, ce ne sont pas des donneurs de leçons.
Donc voilà, j'avais envie de dire ça, parce que je trouve qu'on est dans un période dangereuse d'intolérance, où le monde va mal à bien des niveaux, et qu'aussi dérisoire que puisse paraître cette petite préoccupation, il me paraît important de ne pas se mette à juger et à condamner à grand bruit tel ou tel comportement observé. Simplement pour se dire qu'au milieu de ce chaos, on tient debout droit dans ses bottes. Il y a d'autres choses à faire, bien plus importantes et significatives, pour tenter de donner un peu de sens à cette période. Voir mon billet d'hier par exemple.
Tout ça pour dire que j'ai fait un excellent pain complet, un peu transgressif pour dukan, il y a du miel mais si peu qu'on peut de le permettre sans mettre en péril l'équilibre acquis.
Pourquoi rustique? A cause de la farine d'orge que j'y ai ajoutée et qui m'évoque les campagnes, plutôt d'Afrique du nord, mais ça, c'est mon imagination... Et si vous ne trouvez pas de farine d'orge, complétez par de la farine de seigle, de sarrazin ou de blé, mais complète.
Pain rustique aux noisettes et au miel
200 g de farine bio T110
200 g de farine bio T150
100 g de farine d'orge
1 c. à s. de miel
10 g de sel
300 g d'eau à température ambiante
20 g de levure de boulanger
50 g de noisettes grossièrement hachées
Délayez la levure dans 10 cl d'eau.
Dans un grand saladier, mélangez les farines. Ajoutez la levure délayée, le miel, puis, progressivement, le reste de l'eau. Pétrissez juste pour former une boule, laissez reposer 1/2 heure.
Ajoutez le sel et pétrissez pendant 10 mn pour obtenir une pâte souple et ferme. Incorporez les noisettes et pétrissez encore 2 mn pour bien les répartir dans la pâte.
Couvrez le saladier d'un sac plastique et laissez reposer une heure près d'un radiateur. La pâte doit presque doubler de volume.
Repétrissez la pâte pour la dégazer. Divisez le pâton en deux en pesant et formez deux petits pains. Posez-les sur une plaque à baguettes ou dans des caissettes en bois et laissez pousser encore une heure.
Mettez le four à préchauffer à 210°.
Saupoudrez de faine le dessus des pains (ici de la semoule d'orge), incisez avec une lame tenue à 45°.
Placez dans la lèchefrite un récipient contenant de l'eau très chaude pour créer une atmosphère de vapeur.
Enfournez pour 35 mn. A la sortie du four, mettez à refroidir les pains sur une grille.
Il peut se déguster au petit déjeuner avec une confiture maison, mais je l'imagine très bien avec un fromage bleu, fourme d'Amber par exemple, ou un brebis basque...