5 Décembre 2011
J'ai exploré mon blog ce week-end, et je me suis aperçue avec stupéfaction que je n'avais jamais posté cette recette.
Alors que c'est vraiment un des incontournables familiaux, au même titre que le boeuf tortue, le romazava, ou la cari de poulet. Et que donc il est indispensable d'en faire profiter l'internet mondial qui classera cette recette au patrimoine mondial de la blogosphère culinaire.
En même temps, si j'y pense, il y a plusieurs raisons très vraisemblable à cette omission.
Premièrement, une fois prêt, il disparaît en si peu de temps que ma fulgurance photographique n'est vraiment pas à la hauteur.
Et aussi, la cuisson très longue et utilisant des morceaux de plat familial en font quelque chose que l'on ne se décide à mettre en oeuvre que quand on se prévoit entourés d'une bande de copains joyeux et aimant rire, savourer le plaisir d'être ensemble.
Donc dans cette ambiance, on ne pense pas forcément à sortir l'appareil photo toutes les cinq minutes, et il est hors de question de dresser artistiquement les assiettes et de les servir froides, après qu'elles aient fait leur star sous les projecteurs.
C'est la raison de la qualité plus que médiocre des photos qui accompagnent la recette, mais vous aurez ainsi une idée de l'ambiance qui régnait, et à laquelle la saveur de ce plat n'était pas étrangère.
Tout le monde a adoré, il y a eu un petit moment plutôt silencieux dès les premiers coups de fourchette, et des yeux pétillants. Le bonheur, quoi.
Si vous avez des amis à qui vous voulez procurer un petit moment de félicité, courez acheter de la queue de boeuf!
Ce plat a pris naissance dans l'imagination fertile de mon père, je crois, et surtout dans sa connaissance assez érudite de la simplicité obligée qui préside à la cuisine malgache. Ici, point d'artifice, des ingrédients simples assez similaires (oignon, ail, gingembre, thym, laurier...) dont le mélange donne des saveurs toujours différentes selon le mode de cuisson, l'ordre d'introduction, le saisissement ou non des viandes... tout un art. que j'essaie de retrouver au travers de ce que j'ai pu piocher en le regardant faire.
Queue de bœuf aux haricots rouges
pour 8 personnes environ
500 g de haricots rouges secs
Une quinzaine de tranches de queue de bœuf (certaines sont très charnues, d'autres non, comme le montre la photo ci-dessous)
4 c. à s. d'huile
200 g de lardons
2 gros oignons
5 gousses d'ail
1 pouce de gingembre frais
Thym, laurier
1 bouteille de vin rouge assez corsé
Gros sel, poivre en grains
La veille:
Mettez à tremper les haricots rouges dans une grande quantité d'eau.
Dès midi le jour même (en prévision du repas du soir)
Egouttez et rincez les haricots rouges. Transférez-les dans un faitout, couvrez d'eau et laissez cuire 3/4 d'heure
après l'ébullition, puis jetez l'eau.
Epluchez les oignons et émincez-les. Réservez.
Epluchez les gousses d'ail et le gingembre. Placez-les dans un mortier avec 1 c. à c. de grains de poivre et 1 c. à c.
de gros sel. Pilez l'ensemble assez longuement pour obtenir une pâte.
Dans une grande cocotte en fonte, faites chauffer 2 c. à s. d'huile. Déposez les morceaux de queue et faites-les dorer sur toutes leurs faces.
Retirez-les.
Versez le reste d'huile dans la cocotte et mettez-y à revenir les oignons à feu modéré. Quand ils deviennent transparents, ajoutez la pâte ail-gingembre, laissez rissoler quelques minutes. Ajoutez les lardons et les herbes. Remettez les morceaux de queue et arrosez de la bouteille de vin rouge. Portez à ébullition, couvrez et laissez cuire une heure à petit feu.
Ajoutez les haricots rouges dans la cocotte et laissez mijoter trois heures.
Si vous laissez plus longtemps, ce sera encore meilleur. Surtout si, comme c'était le cas, ici, vous transportez la marmite chez les copains, cela aura refroidi, puis réchauffé, et là, c'est parfait.
Servez avec du riz blanc.