Epilogue

5 Septembre 2006

A la demande générale, je vais donc vous narrer notre soirée de vendredi et ce qui s'en suivit.

Donc Laurent est venu mais sans sa fille qui avait été retenue à Paris pour des raisons personnelles, je l'ai quand même rencontrée le lendemain, elle est tout à fait charmante, mignonne, sociable et elle parle couramment français avec un léger accent italien. Mais je l'ai vue une demi-heure au cocktail des 50 ans de mariage de ses grands-parents (ça c'est pour ceux qui suivent, haletants, ces aventures) auquel j'avais été conviée en tant que "Oh, Pascale (en plus vous avez mon vrai prénom en prime), mais ça nous ferait vachement plaisir de la revoir!!!", donc j'y suis allée, mais ce n'était pas le moment idéal pour faire connaissance.

Ceux qui ont réussi à lire cette dernière phrase sans faire d'organigramme ont gagné un romazava la prochaine fois qu'ils s'invitent.

Alors la soirée végétarienne: je pourrais vous dire qu'on a passé des heures, la nuit... à se remémorer le bon vieux temps, mais pas seulement, qu'on a parlé de ce qu'on était devenu et que tout était exactement comme si on s'était quitté la veille... ça, oui, quand même un peu.

Mais en fait quand quelques années sont passées par dessus tout ça, tous ces souvenirs, toutes ces images qui s'étaient un peu figées et étaient destinées à ne plus bouger laissent s'immiscer un autre regard, celui de la personne qu'on est devenue... Ils faisaient partie des souvenirs, point. Eh bien avec la vie qui est passée, qu'on a traversée, on n'a plus la même analyse des choses, disons qu'on est moins enclins qu'à 18 ou 20 ans à voir ses amis comme des entités acceptables parce qu'on les aime et qu'à ce titre ils sont exempts de toute fragilité, de toute faiblesse, ...

Le temps qui a passé donne au regard une transversalité quelque peu cruelle, qui n'enlève absolument rien, en tout cas ici, à la tendresse qui subsiste, à l'envie d'entendre, de comprendre, d'écouter, et c'est super agréable mais c'est totalement autre chose.

Donc voilà, c'était super, on a décidé qu'on irait en vacances en Italie l'été prochain avec Olivier (qui, il faut l'avouer, était bienveillant comme toujours mais un peu épuisé par des bavargages intarissables auxquels il ne pouvait pas toujours participer activement) parce que la montagne autour de Parme est super belle l'été, mais j'ai entrevu aussi que partir en Inde à pieds à 19 ans, ce n'est pas seulement un signe de courage, d'esprit d'aventure et de richesse intellectuelle réunis.

Le repas était réussi, dévoré avec appétit et convivialité. Laurent m'a dit que quand les gens qui l'invitaient à dîner cuisinaient végétarien exprès, occasionnellement, c'était rarement bon, mais que là...

Et franchement c'était vrai. Même les enfants m'ont dit que maintenant si je leur faisait à manger des légumes, ça devait être exclusivement comme ça.

En plus il y avait les dernières tomates du jardin mangeables (et plus que mangeables, délicieuses! des coeurs de boeuf splendides!!!) mais les autres ont choppé des maladies avec les pluies torrentielles d'août et j'ai tout jeté... Horrible!!!

Voilà, vous savez (presque) tout (faut quand même pas exagérer, non plus) et aussi que j'ai été bien contente de vivre ça (tout ça) et de faire l'effort de l'écrire pour ceux qui le liront que je connais et qui me connaisent, et pour tous les autres aussi.