Pour changer un peu de registre,
En ce moment je termine Le complot contre l'Amérique de Philip Roth.
Les livres de Philip Roth que je préfère sont les plus denses, comme Opération Shylock, je n'avais pas trop accroché à Portnoy et son complexe.
En tout cas, ici, il imagine une fiction cauchemardesque, qui, selon lui, hante les juifs d'Amérique de sa génération, qui ont grandi dans cette peur essentielle: en 1940, c'est Lindbergh qui est élu à la présidence des Etats-Unis et pas Roosevelt. Lindbergh emporte les suffrages des américains parce qu'il est contre l'entrée de son pays dans la guerre qui ravage l'Europe, ce qui rassure le peuple. Mais Lindbergh, en échange de l'assurance de paix intérieure, établit des alliances avec les nazis et prend des décisions sur les implantations des communautés juives sur le territoire américain qui fond froid dans le dos.
Cela donne à réfléchir sur ce que devient la politique quand les dirigeants se rallient à ce que pense la majorité, faute d'idées d'envergure, ce qui peut mener le pays à la catastrophe.
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En 81, Mitterand, pendant la campagne présidentielle, avait répondu à un journaliste qui lui rappelait que 66% des français étaient pour le maintien de la peine de mort: "Oui, je sais, mais moi, je suis contre."
Courage politique. Qui, aujourd'hui...?
Après, j'attaque: Cézanne, un grand vivant, de Charles Juliet, que je viens de recevoir :)