Voilà une deuxième recette que Abdoulaye avait notée pour moi,
mais que je n'avais pas goûtée là-bas; il m'a dit qu'on en avait servi au restaurant de l'hôtel, mais à mon avis ce n'est pas lui qui l'avait préparé, parce que je ne m'en souviens pas du tout et
c'est inoubliable! S'il y en avait eu au resto, je me serais lêché les doigts!
J'avais donné au début de mon précédent billet un ton un peu en mineur en déplorant les
conséquences dévastatrices de l'invasion touristique balnéaire de masse; je dois mette un bémol ici, et évoquer du positif, sinon c'est pas moi.
En s'éloignant un peu du littoral surpeuplé d'épidermes rougissants (le mien était pas mal dans le genre), on s'enfonce dans un pays aux paysages désertiques et dôtés d'un caractère austère et
très particulier: on n'est pas très loin de l'équateur et je suis nulle en géographie, mais on voit bien que cette aridité n'est pas permanente; un peu plus tôt dans la saison, des cultures
existent et produisent.
Les cases que l'on voit au loin sont le siège d'un marché de brousse qui attire une fois par semaine les artisans et
agriculteurs venus de 10 km à la ronde pour vendre ou échanger leur production.
Nous nous sommes promenés dans l'un d'eux et là, les couleurs et les odeurs sont enivrants, on n'a pas assez d'yeux, d'odorat pour être sûr de ne rien oublier.
Le numérique c'est bien, mais quand est-ce qu'un génie invente un capteur d'odeurs?
Le marchand de médecines; les gélules contre les maux de ventre cotoient celles qui contiennent de la mort aux rats ou les onguents camphrés anti-douleurs qu'il a tenu à
nous faire tester; c'est très efficace aux dires des endoloris.
Ce sont les femmes qui vendent les produits de l'agriculture
Tomates,oignons roses, dont la culture commence à être compromise en raison du manque d'eau.
Rien ne se perd: ces galettes sont le recyclage des déchets résultant de la pression des arachides pour l'huile. On les transforme en ces espèces de galettes que l'on donne à manger aux
animaux.
On admirera au passage l'élégance de la position des femmes penchées au-dessus des étals et dont cette posture littéralement pliée en deux est habituelle, puisque la majeure partie des tâches se
fait par terre. Pas de hernie discale chez les africaines???
Les enfants sont présents partout, et dès leur plus jeune âge, apprennent et participent à la vie sociale et commerciale.
La transmission se fait par la parole; il y a un dicton, qui finit par être galvaudé par son omniprésence sur les photos, cartes postales, etc., mais qui conserve tout son sens: "Un vieillard qui
meurt, c'est une bibliothèque qui brûle".
Bon voilà, c'est tout pour aujourd'hui, je vous en prépare d'autres peut-être, mais là il y a le poulet Yassa, et ça devrait vous plaire, enfin à certains d'entre vous, c'est sûr.
Poulet Yassa
1 poulet coupé en morceaux Le jus de 3 citrons
2 c. à s. d'huile d'arachide
3 gros oignons rouges
3 gousses d'ail
2 c. à s. de moutarde
2 c. à s. de vinaigre
Sel, poivre
Mettez le poulet à mariner dans le jus de citron, après avoir entaillé ou piqué la peau pour
que le jus pénètre et parfume la chair.
Pendant ce temps, épluchez et émincez les oignons.
Mélangez dans un petit saladier le vinaigre, la moutarde, les gousses d'ail écrasées, le sel, le poivre
Faites chauffer l'huile, mettez-y à revenir les oignons. Quand ils commencent à devenir transparents, ajoutez le mélange précédent et remuez constamment jusqu'à ce que ce soit doré, puis
rajouter un peu d'eau, pour obtenir une sauce onctueuse. Couvrez et laissez mijoter.
Sortir les morceaux de poulet du citron et mettez-les à cuire sur une grille au four. L'idéal est de les "marquer" au grill avant.
A la dernière minute, remettez les morceaux de poulet dans la préparation qui mijote, avec le jus de citron de la marinade et servez bien chaud avec du riz blanc.
C'est super délicieux, avec des saveurs et des odeurs nouvelles pour moi et pour tous les convives présents, malgré les ingrédients relativement fréquents et donc facile à se procurer. Essayez
vite!
Et voilà, je suis absent cinq jours, et c'est l'avalanche d'articles !<br />
Le poulet Yassa, quelle merveille ! C'est un plat dont je ne me lasse pas. Simple, savoureux, un régal...<br />
Dans la famille, il y en a une version assez piquante, dans laquelle on met des piments dans la marinade (pour le parfum) et à la cuisson (pour legoût). Je me souviensd'un Yassa dont j'avais eu du mal à venir à bout (les piments avaient explosé) et dont je me suis souvenu de longues heures durant.<br />
Comme ça fait pas mal de temps que je n'en ai pas fait, je crois que je testerai ta recette pour le prochain.
Alors là, je suis preneuse!!!J'adore la cuisine sénégalaise, cetolorée et pimentée comme j'aime!Ca a l'air parfumé comme j'aime, je sens que je vais tester!!PS: je publie un questionnaire demain, sur les bouquins, ça te dit??
Il y a des variantes mais celle-là, c'est la meilleure, sûr!!
M
mary
30/04/2007 06:09
Vrai de vrai c'est superbon: le plat, tes notes africaines, tes photos et je voudrais les odeurs aussi, je trouve ces gens beaux, sympa's et dignes, bravo!
Tu as le tissu déjà, je veux te voir dedans, il est fait pour toi, il a les couleurs qui pétillent!!
Z
zeze
30/04/2007 00:01
Si, il y en a eu mais tu as préféré manger du couscous sénégalais. Moi j'ai choisi ce plat et je l'ai fort apprécié. Mais celui d'aujourd'hui était forcément meilleur puisque tu y as pris beaucoup de plaisir à le fabriquer et nous à le dévorer.En ce qui concerne les paysages et les gens, je crois que lorsque nous ne sommes plus en "grappe de touristes" coachés, nous pourrions mieux comprendre comment ils vivent. Et peut-être mieux accepter d'acheter des produits que nous trouvons beaux, qu'ils puissent en vivre, sans passer pour des naïfs.Mais ça c'est une autre histoire...