Me voilà de retour après quelques péripéties innattendues: après une sorte de grippe sévère, je tentai de retrouver ma forme normale (à
plusieurs sens du terme) mais avec un peu de mal. La volonté ne fait pas tout, faut parfois être humble dans la vie.
Donc je me trainais un peu quand même en attendant les vacances qui, à coup sûr, devaient me remettre d'équerre sinon y a pas moyen.
Mais Paulette trouvait que ma remise en forme tardait, que j'avais mauvaise mine et en plus c'était l'anniversaire d'Olivier, et
puis elle a trouvé d'autres raisons encore (je vais pas tout vous raconter...) pour décider qu'on avait besoin d'un petit voyage au soleil et qu'elle allait nous l'offrir puisque c'était comme
ça.
Je vous avouerais que je ne me suis pas fait prier. En plus Olivier avait très envie d'aller aux Baléares, vu que c'est en face de Tortosa ou presque et qu'il n'y était jamais allé.
Il nous restait 10 jours de vacances, et à l'agence la plus proche, les Baléares c'était complet, le bassin méditerranéen, il aurait fallu s'y prendre un peu plus tôt, il leur restait le
Sénégal.
Une semaine. Pension complète. Station balnéaire. Décollage dans 2 jours.
HESITATION MAXIMUM
Moi quand je pense Afrique, je pense Madagascar. Pas par chauvinisme, mais parce que j'aimerais y aller plus souvent, mais c'est
loin, on n'y va pas sur un coup de tête.
Et quand je m'imagine en Afrique, ce n'est vraiment pas dans un 4 étoiles à me faire bronzer sur une chaise longue, il y a autre chose à y faire.
En plus le Sénégal, je n'avais jamais pensé y aller.
Mais il fallait se décider vite, j'ai craqué. Décidé pour 2 en plus, quitte à en assumer les conséquences. Un peu écervelée, la fille.
Fièvre jaune, paludisme, passeport. OK.
Pharmacie. Décollage.
La station balnéaire au Sénégal (Sally Portudal, près de Mbour), c'est comme ça:
Dans l'hôtel
Des pelouses et des jardins entretenus à force d'arrosages intensifs
Et à quelques km de l'hôtel
la nature prend le dessus, sécheresse, aridité, agriculture pauvre autant que vitale
Un pays magnifique donc, mais qu'il va falloir se résoudre à ne voir que sous un aspect très parcellaire, et décider d'y revenir plus tard, comme on fait d'habitude, avec un sac sur le dos et
vogue la galère, ou roule le taxi-brousse.
Mais pour l'instant, comment entrer en contact avec une population ayant mis au point une technique commerciale infaillible pour tirer profit de cette manne touristique qui les a délogés de leurs
villages pour y faire pousser des hôtels en bord de mer, qui les a relégués pour dix euros par tête dans les terres alors qu'ils étaient pêcheurs?
Difficile à imaginer. Tristesse.
Et puis en discutant avec un serveur de l'hôtel de mon intérêt pour les cuisines diverses, il me propose d'en parler avec un des cuisiniers, qu'il nous présente.
Et là, le Sénégal a pris le visage d'Abdoulaye, qui m'a autorisée à publier ces photos.
Il nous a invités à venir chez lui le lendemain pour assister à la préparation du repas, et est venu nous chercher à 11 h.
Il nous a présenté sa petite fille de 8 mois, ses soeurs, dont Mariam qui s'était déjà mise au travail.
Et nous avons participé à l'élaboration d'un plat succulent et traditionnel, que la famille nous a ensuite invités à partager.
Comme j'y ai participé activement et qu'Abdoulaye m'a noté la recette, je vous en fais profiter. J'adapte un peu parce que le nombre de convives est ici moindre. Mais là, c'est pour 6 facile.
Tiéboudiène
250 g d'oignons 2 gousses d'ail
Huile d'arachide 100 g de concentré de
tomates 3 tomates 4 carottes
1 tranche de potiron
1 poivron rouge et un vert (là-bas, ce n'était pas des poivrons mais ça y ressemblait)
1 belle aubergine
du manioc (on peut remplacer par des navets ou des pommes de terre, mais il faut laisser cuire moins longtemps) sel,
poivre
300g de brisures de riz 5 daurades
Mélanger oignon (émincé), ail (haché), tomate fraiche, sel, poivre. Mettre la marmite au feu avec un peu d'huile; quand elle est chaude, verser le mélange. Attendre qu'il
soit doré puis verser la tomate concentrée. Entretemps, éplucher les léguemes et les mettre dans un bol avec un peu d'eau. Lorsque le mélange bout, ajouter les légumes et un bon quart de litre d'eau de façon à immerger tout les
légumes qui doivent cuire dans un bouillon. Saler, poivrer. Couvrir et laisser cuire un quart d'heure, puis ajouter les poissons et poursuivre la cuisson.
Rincer le riz et le cuire à la vapeur. L'idéal est de le mettre dans un panier genre couscousier au
dessus du bouillon. Laissez cuire une vingtaine de minutes.
Retirer le panier à riz. Oter les légumes et les poissons du bouillon.
Réserver un bon bol de bouillon pour la sauce et verser le riz brisé dans le bouillon pour y terminer la cuisson en baissant le feu.
Boulettes de poisson
2 Filets de poisson à chair ferme
1 bouquet de persil
2 oignons
sel, poivre
chapelure
Mixer le poisson. Ajouter le reste des ingrédients mixés également. Faire des boulettes de la taille d'une petite noix, les passer à la
poële dans un peu d'huile d'arachide.
Sauce Diaga
2 oignons rouges émincés
50 g de concentré de tomates
3 tomates fraîches 1 bouillon cube 3 piments oiseau 3 gousses d'ail Sel, poivre
Mettre dans un mortier les oignons, le bouillon cube, les piments, le sel, le poivre et pilez jusqu'à l'obtention d'un mélange homogène.
Verser le bouillon conservé dans une petite casserole. Ajouter le mélange pilé, les tomates fraîches et porter à ébullition, laisser mijoter à feu doux une dizaine de minutes. Ajouter les
boulettes de poisson pour les réchauffer.
Dressage du plat.
Un immense merci à Mariam et à Abdoulaye, et à toute la famille pour ce moment partagé.
Wow! That is looking so yummy. I wish I was there. I live in far away. I remember my grandmother made this one day. She was experimenting with French cooking. She was the best cook of all time by the way! I think I had eaten something like that day. Not sure, only I wish, I could taste and tell!!!
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moi je clique par la et l envie de t ècrire ce mot m emplie de joie . Merci pour la valorisation et la promotion de la cuisine senegalaise .tu fait parti des rares touristes qui sont prets a<br />
promouvoir la culture de notre village et à rehausser un petit cuisinier qui ne s attendait à un quelconque couronement .Je crois que tu viens de me donner du courage et que je ferai de toi un<br />
monument , une bibliotèque.Encore merci et pour ta presence ta bonne humeur et ta grande gentillesse.Avec toute mon amitié . <br />
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ah mais c'est dingue ça! après 37°2 le Matin, toute ma jeunesse revient.... voici des reminiscences de mon premier voyage en avion, au Sénégal et ceci grâce à ton article. Près de Mbour<br />
aussi....que de souvenirs!<br />
J'adore ce billet, la recette, les photos, tout!Mais qu'il est beau, cet Abdoulaye...La recette est à se lécher les babines... J'en veux!! Je vais en faire dans la semaine, pas possible...
C'est très difficile et frustrant de passer dans des pays si différents du nôtre culturellement, et de ne pouvoir en approcher de façon véritable les habitants ! Là, ton voyage était un peu court, et tu as déjà eu bien de la chance de rencontrer cette famille si accueillante, si j'en crois les photos que tu as publiées ! Et quel bonheur pour nous que l'on t'ait invité à participer à l'élaboration d'un tel plat ... Un moment intime de la vie de la famille ! Merci de nous en avoir restitué l'intensité, aut ravers de la recette, bien sûr, mais aussi avec ces très belles images !Bonne soiréeHélène
Un grand plaisir, c'est vrai et qui donne vraiment envie de revenir voir toute ce petit monde dans un autre contexte!Mais il me reste de belles photos, je vous en fais profiter bientôt!!
P
Patrick CdM
27/04/2007 05:25
Très beau billet, belle restitution de cette recette qui me redonne une nostalgie d'Afrique.
La cuisson des daurades m'a semblé un peu iconoclaste au départ, mais le résultat a prouvé qu'il faut parfois passer outre nos méthodes éprouvées...
A
Adrien
26/04/2007 23:39
Bonsoir!Quelle aventure, ce voyage devait être super![ en connaissant l'histoire de ces hotels, c'est vrai que c'est triste... Un magnifique paysage pour les touristes, et un paysage bien pauvre pour les gens qui y vivent... ]Sinon la recette a l'air bonne , vous avez eu de la chance de tomber sur Abdoulaye ! Bonne continuation et a bientot! [ merci encore pour votre aide sur certains sujets ]Adrien
Oui, une vraie chance, mais je crois que quand tu aimes les gens, ils te le rendent bien, c'est une philosophie de vie que je cultive et elle se révèle pleine de surprises bienvenues!
L
lili63
26/04/2007 21:31
Génial, la recette du tieboudiène !Je n'en ai pas mangé depuis un voyage à Dakar il y a beaucoup trop d'années .Merci !Et merci d'etre passé sur mon blog ce qui m'a permis de connaitre le tien et comme j'adore la cuisne du Monde , je vais revenir .
Ton blog m'inspire aussi beaucoup, j'y reviens régulièrement.La recette du tiéboudiene, tu peux la suivre à la lettre, et si ton inspiration te suggère des variantes, n'hésite, pas, j'aime bien tes interprétations!
G
Gracianne
26/04/2007 15:14
Bravo pour avoir reussi, meme un peu, a entrer en contact le temps d'un repas. Qu'est-ce que ca doit etre frustrant.<br />
Et merci pour le sourire d'Abdulaye, les photos sont belles.