Petite ballade à la BNF, occasion de revoir des copains rencontrés en Grèce, vrais plaisirs donc, dont Mon nom est Tsotsi ne fut pas des moindres.
Voilà le synopsis du film:
"Dans un bidonville aux abords de Johannesburg, en Afrique du Sud, un jeune homme de 19 ans (Presley Chweneyagae), orphelin, a occulté tout souvenir de son passé, jusqu'à son propre nom. Il s'appelle donc "Tsotsi" qui signifie "voyou", "gangster", dans le jargon des ghettos. Sans nom, sans passé, sans ambition, il n'existe que dans un présent plein de colère. Il dirige une bande de marginaux: Boston, un instituteur raté (Mothusi Magano), Boucher, un meurtrier de sang-froid (Zenzo Ngqobe) et Gorille, un costaud à l'intelligence très moyenne (Kenneth Nkosi). Lors d'une soirée arrosée, Tsotsi tabasse Boston dans un accès de violence extrême, puis il disparaît dans la nuit, traverse le bidonville et se retrouve dans une banlieue aisée. Une femme descend de sa BMW et tente en vain d'ouvrir le portail de sa maison. Tsotsi sort son arme, l'agresse, tire et s'échappe avec la voiture. Un enfant pleure sur la banquette arrière."
J'étais tentée d'aller le voir, bien que l'Oscar me laisse toujours suspecter un style parfois un peu trop facile, mais j'avais envie de voir comment pouvait être traité l'argument rédemption dans le ghetto sud-africain.
Impression mitigée:
Le positif, ce sont les acteurs, particulièrement le héros et son copain d'enfance "Gorille". Ce sont leurs premiers rôles au cinéma et leur présence est percutante, sans relâche, on est forcément happé par les personnages.
La musique aussi, une sorte de house aux accents africains, le "kwaito", typique de la jeunesse post-apartheid, chant scandé avec beaucoup de basses, qui habite le film.
La symbolique est omniprésente: les bidonvilles sur fond de gratte-ciels, la richesse et la pauvreté, mais le parti-pris esthétisant (l'image est très belle, même dans le ghetto) n'est peut-être pas tout à fait à sa place ici, ça fait limite hollywoodien. On sent que Spielberg doit être un maître à penser de Gavin Hood. Il y a pire...
La rencontre avec un infirme aussi est riche de toutes les interrogations que suscitent chez le jeune homme cette nouvelle manière d'ppréhender l'autre, ces retours sur son enfance, qui lui a fait oublier jusqu'à son identité.
Par contre, le retournement de la situation est à la limite de la crédibilité: ce bébé qui bouleverse le mental du jeune homme, le fait revenir sur lui-même dans un sorte de catharsis bouleversante, c'est très beau, on a envie d'y croire et le film est suffisamment bien fait pour qu'on décide de s'y laisser prendre, et ça marche, mais on ne peut pas s'empêcher de se dire que c'est un peu trop, le loup qui se transforme en agneau (ou presque).
Mais ça c'est mon côté "cherchez la faille" parce que franchement en sortant, on est content de l'avoir vu, on rentre dedans et la fin est vraiment émouvante, elle laisse des questions planer et des émotions très mitigées apparaître dans les regards des personnages, les acteurs sont là vraiment convaincants.
A noter, il n'y a qu'un blanc dans le film; il a le rôle d'un gentil flic et ça ne fait sourire du tout.
Donc, en gros, il faut y aller. D'abord parce que le cinéma sud-africain ce n'est pas si fréquent et ça peut ouvrir la curiosité d'aller en voir d'autres peut-être plus hors-circuit.