Lecture de vacances, mais plus que ça. C'est l'histoire d'un petit garçon que son père, avec lequel il vit seul depuis la mort de sa mère, emmène visiter dans le Barri Gotic de la Barcelone post-guerre civile, le cimetière des livres oubliés. Le père est vendeur de livres d'occasions et son fils partage avec lui l'amour des livres et le souvenir de la mère.
Daniel (l'enfant) est autorisé à emporter du cimetière un livre de son choix pour permettre à son souvenir de se perpétuer, de ne pas être oublié. Son choix se porte sur l'Ombre du Vent, d'un certain Julian Carax, auteur mystérieux dont Daniel cherchera à découvrir la vie et l'oeuvre. Cette enquète le mène sur des pistes complètement barroques, hautes en couleurs et en personnages fabuleux. Le rêve se mêle à la réalité qui n'en a plus que le nom, les destins se croisent, les époques se trouvent des points de convergence qui questionnent.
Même quand on trouve que l'auteur en fait un peu trop, on ne se lasse jamais de la succesion des événements et on est toujours surpris par ce qui advient, rien n'est fortuit, l'argument est surréaliste, au sens noble (parce que ce terme est un peu trop galvaudé), c'est-à-dire que les hasards qui n'en sont pas prennent un sens et on se croise soi-même entre les pages, c'est un livre qui à la fois interpelle et sait rester à distance.
Une belle lecture avant de reprendre une année de travail.