Jeudi, alors que j'étais lancée dans le rattrapage de 25 kg de repassage en retard (j'avais décidé que j'y passerais la journée
s'il le fallait vu qu'après on va reprendre le boulot et ça allait atteindre des proportions que déjà..., enfin bref), le téléphone sonna.
Ce n'est pas exceptionnel, il arrive que le téléphone sonne et que ce soit pour moi, surtout que là c'était mon portable.
" - Oui?
- Allo, Snapulk? (non, personne ne m'appelle Snapulk, mais c'était bien moi que l'interlocuteur citait et je n'avais pas eu à attendre pour obtenir une réponse les quelques secondes qui décèlent
infailliblement l'appel commercial venant d'Asie qui propose un abonnement exceptionnel Bouygues Telecom ou des fenêtres ou une cuisine équipée)
- oui...
- Laurent M... "
Là, le blanc n'a duré qu'une demi-seconde pourtant je suis plutôt lente d'habitude, mais à situation exceptionnelle, réaction équivalente: Waoww.
Parce que Laurent, c'est le copain, l'ami, avec qui, à 18 ans, on se disait au téléphone (c'est récurrent, le téléphone dans cette histoire) :
" Dans un quart d'heure, je suis devant chez toi, on part
- OK"
Comme on habitait aux deux extrémités du même immeuble d'une banlieue rouge, le trajet pour aller de chez l'un à chez l'autre nous laissait 14 minutes pour faire notre sac à dos.
Sans se poser la question d'une éventuelle destination, on prenait le bus jusqu'à la porte d'Orléans, on se mettait à faire du stop au milieu de la file interminable de nos acolytes de l'époque
(je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans... fin des années 70, eh oui) et on partait dans la direction que prenait le premier automobiliste qui daignait s'intéresser à nous.
Alors on se retrouvait à Bruxelles ou à la pointe du Raz, c'était selon... et on passait tout ce temps d'attente, de voyage, de marche à pied sous le soleil, le vent, le pluie, la neige, à
refaire le monde, à élaborer des théories géniales et révolutionnaires, à rêver... Parfois aussi nous rencontrions de façon éphémère des tas de gens très attachants qui nous oubliaient et que
nous oubliions aussitôt et c'était parfait comme ça.
Après il est parti en Inde, à pieds, il a rejoint les hippies à Goa en traversant des contrées que l'on ne traverse plus aujourd'hui. On s'écrivait, moi poste restante dans les villes qu'il
m'indiquait, lui sur ces missivesbordées de rouge et de bleuen papier pelure que l'on repliait sur elles-mêmes. Elles avaient un nom, pourtant...
A son retour il a rencontré celle qui devait devenir la mère de ses enfants et ils sont repartis en Inde ensemble, puis se sont installés en Italie, dans la montagne, à garder des chèvres. On ne
s'est revu qu'une fois depuis, il y a plus de dix ans, il passait à Paris, il m'a appelée, et là, pareil:
" Je suis en France pour trois jours, ton père m'a très gentiment donné ton numéro (les parents qui ne déménagent pas, ça a des avantages indéniables). On peut se voir?
- Ben, oui... (pas top la réplique mais je n'avais rien de mieux)
- Mes parents fêtent leurs 50 ans de mariage (ça nous rajeunit pas, dis donc) donc je ne suis pas très disponible, je te présenterai ma fille, elle a 19
ans (pas mal non plus, ça) on peut aller au resto indien si tu veux parce que je suis végétarien. Je t'invite, ... euh, n'amène pas trop de copains.
- Ce serait plus sympa que vous veniez à la maison, mais la nourriture végétarienne, je n'ai pas trop l'habitude d'en faire
- C'est facile, tu fais comme d'habitude mais tu ne mets pas de viande, ni de poisson, ni d'oeufs, ni de charcuterie, pas de saucisson, ni de bouillon cube, c'est du concentré de viande... tu ne
veux vraiment pas aller au resto indien? ou alors du pain ou du riz blanc et des tomates, c'est parfait (je ne me le rappelais pas aussi bavard)
- Non, venez demain, je me débrouillerai."
Snapulk 2, le défi. En plus, le lendemain je travaillais, facile.
Mais j'ai quand même réussi à glaner ça et là des idées, à transformer, et ça a donné ça:
Curry
végétarien
2 c. à s. d'huile végétale
2 gros oignons émincés
2 gousses d'ail écrasées
4 carottes coupées en rondelles assez fines
3 courgettes petites ou 2 grosses coupées en rondelles d'environ 1 cm d'épaisseur
4 tomates coupées en dés
1/2 c. à c. de coriandre en poudre 1 c. à c. de cumin 1/2 c. à c. de curcuma 1
c. à c. de garam massala 1/4 c. à c. de piment de cayenne
1 c. à c. de sel
Faites revenir les oignons et l'ail doucement dans l'huile chaude. Quand l'oignon commence à être translucide, ajoutez les carottes, puis les courgettes.
Mélez bien.
Laissez cuire à feu moyen 10 mn environ.
Ajoutez les épices, mélangez bien pendant 5 mn.
Ajoutez les tomates et laissez cuire à couvert et à feu doux pendant encore 15 mn et servez aussitôt.
Si cela doit attendre, il vaut mieux arrêter la cuisson et faire réchauffer ensuite plutôt que de laisser les légumes se ramollir excessivement en cuisant trop.
4 belles tomates pelées, épépinées et hâchées en petits cubes
1 oignon hâché
100 g de sucre de canne en poudre
5 c. à s. de vinaigre de malt blanc (comme je n'en avais pas, j'ai mis du vinaigre de Xéres...)
2 c. à c. de paprika
1 morceau de racine de gingembre râpé
1/2 piment oiseau pulvérisé
1/2 c.à c. de sel
Mettez les tomates et les oignons dans une casserole et laissez-les compoter à couvert pendant 30 mn.
Ajoutez les épices, le sel et la moitié du vinaigre. Laissez de nouveau compoter pendant 45 mn.
Ajoutez le reste de vinaigre et le sucre et laissez mijoter à découvert pendant une dizaine de minutes, jusqu'à la consistance voulue.
J'avais aussi fait du riz blanc, évidemment, mais comme la veille j'avais testé une recette de Daktyla, empruntée à Avital, je me suis dit que c'était l'occasion
de le refaire parce qu'il était très bon.
J'ai commencé la fermentation comme elle et fini à la machine à pain.
Daktyla (pour un grand pain qui se détache ensuite en 6 petits)
350g de farine T65
75 g de farine complète T150
75 g de farine de maïs (ou semoule de blé fine)
1,5 c. à c. de levure deshydratée
1 c. à c. de sel
280 ml d'eau
1 c. à s. d'huile d'olive
1 c. à s. de miel
2 c. à s. de lait
Graines de sésame blond, graines de nigelle
Préparation du levain-levure Dans un grand saladier, mélangez les farines avec la levure et le sel. Faites un creux au centre et versez-y la moitié de l'eau. avec une cuillère en bois, commencez à mélahger à partir du centre en faisant tomber dans le liquide juste
assez de farine pour former un pâte qui a à peu près la consistance d'une pâte à crèpes épaisse. Couvrez avec un torchon propre et laissez fermenter 20 à 30 mn jusqu'à la formation de bulles en
surface.
Préparation de la pâte Dans la machine à pain, versez l'huile d'olive, le reste de l'eau, le miel et le lait. Ajoutez le levain qui s'est formé dans le saladier, puis le reste des farines et les graines de nigelle.
Mettre sur le programme pâte.
A la fin du programme, posez le pâton sur le plan de travail légèrement fariné et aplatissez le légèrement puis repliez-le 2 ou 3 fois sur lui-même. Divisez-le en 6 morceaux de même poids
et laissez détendre une dizaine de mn sous un torchon propre.
Façonnez chaque morceau en ovale d'une dizaine de cm de long et déposez-les sur une plaque de cuisson couverte d'un papier sulfurisé, en laissant un espace entre eux de 3 cm. Au besoin,
disposez-les sur la diagonale si la plaque paraît trop petite.
Couvrez et laissez lever environ 1 heure, ou plus, jusqu'à ce que les pains se touchent.
Préchauffez le four à 210°.
Badigeonnez les pains avec un peu de lait et saupoudrez de graines de sésame.
Enfournez et laissez cuire 25 mn environ, jusqu'à ce qu'ils prennent une couleur dorée.
Faites refroidir sur une grille.
J'avais fait un dessert aussi mais ça sera pour demain parce que là Over blog commence à écrire comme il veut, ou c'est moi qui suis fatiguée. Mais non je ne veux pas écrire en rouge , alors à
demain.
C'est quand même génial d'être des VRAIS soeurs. Moi je reprends contacts avec mes potes d'il y a 20 ans grâce à un site internet, et franchement c'est super.... et toi, tu arrives à faire ce j'ai toujours pas réussi, à faire partager ces moments riches, très riches, à tout ton petit monde. C'est vraiment trop..... trop tout.....<br />
C'est chouette la vie...........<br />
C'est genial que t'ai retrouvé l' AMI !! C super beau comme histoire je trouve, g rien a dire d'autre a part ke je trouve ça super beau votre histoire !! gspr ke moi a 48 ans jorè encore les amis ke g ojordui !
t'as toulours de fabuleuses histoires à raconter et pouf les recettes qui vont avec! Je suppose que c'était très bon et très convivial!( impossible autrement!) Au fait , où en est ton repassage ...?<br />
ALLEZ bonne rentrée car eh oui, toutes les belles histoires ont une faim!