7 Juillet 2013
J'ai dans mes placards une quantité incroyable de livres de cuisine d'époques révolues, un héritage familial dont je ne me résous pas à me débarrasser, surtout que cela amuse beaucoup les copines qui viennent me voir.
En voilà un petit échantillon. Ils sont assez tachés et parfois cornés, mais encore très lisibles.
L'autre jour, avec Létitia, on a passé un bon moment à les feuilleter en rigolant, les photos font vraiment rêver,
et on a même testé une recette qu'elle a postée hier: la pizza perdue.
Si je les garde malgré tout, c'est d'abord parce que ce sont des souvenirs: ma maman a appris à cuisiner avec lorsque nous sommes arrivés en France. J'avais sept ans, nous étions trois enfants et elle n'avait jamais touché à une casserole de sa vie, ou presque.
Elle s'y est mise avec beaucoup d'enthousiasme, mais sans éviter certaines catastrophes: la première fois qu'elle a voulu faire un hachis parmentier, plat éminemment nourrissant pour une famille nombreuse, elle ne savait pas que la viande devait être cuite séparément avant, et elle l'avait fait avec de la chair à saucisses plutôt que du steack haché parce que c'était moins cher. On en a gardé un souvenir qui nous faisait beaucoup rire bien des années après, elle y compris.
Tupperware, ses réunions et ses petits livrets avec des recettes faciles lui a donc sauvé la vie (et à nous aussi).
Comme elle était un peu excessive, elle achetait tout, et j'ai encore des centaines de boîtes de la marque américaine dans mes placards (si, je n'exagère pas, demandez à Létitia), aussi vintages que les livres pour certaines!
Mon batteur électrique est pas mal non plus, j'avoue, il est sûrement plus vieux que certains d'entre vous!
On trouve dans ces livres des ingrédients disparus de nos jours, sauf régionalement je suppose, comme le Kirsch, les griottes macérées (dans quoi?), et aussi des façons de faire qui feraient hurler les apprentis pâtissiers qui hantent les émissions télé, comme faire fondre du chocolat en versant de l'eau chaude dessus.
Je l'ai fait pendant des années, j'avoue.
Et puis des trucs, qu'on a gardés, qui ont traversé le temps, comme la pâte brisée minute qu'on fait en mettant tous les ingrédients dans une boîte et en la secouant énergiquement après. Je vous livrerai ça bientôt si vous ne connaissez pas.
Donc, en hommage, et pour justifier le stockage de ces ouvrages, je vous propose aujourd'hui un gâteau que mes enfants ont beaucoup
apprécié (parce que je l'ai beaucoup fait peut-être) et qu'ils font encore quand ils sont invités, qu'il faut apporter un gâteau, et qu'ils n'ont pas beaucoup de temps: le Chocolamandine
Succès assuré, super bon, et facile! Comme son nom l'indique, on remplace la farine par de la poudre d'amandes, très gourmand, donc! (A l'époque, on ne disait pas d'un plat qu'il était gourmand, c'était un adjectif réservé aux humains)
Le chocolamandine
Pour 6 à 8 personnes
4 oeufs
150 g de beurre
150 g de sucre
125 g de poudre d'amandes
200 g de chocolat noir
Préchauffez le four à 190°.
Séparez les blancs des jaunes d'oeufs. Montez les blancs en neige ferme avec une pincée de
sel.
Fouettez ensemble les jaunes et le sucre jusqu'à ce que le mélange devienne mousseux.
Faites fondre le chocolat au micro-ondes ou au bain-marie, ajoutez le beurre fondu en fouettant. Vous pouvez faire fondre les deux ensemble au bain-marie.
Ajoutez-les au mélange précédent en fouettant, puis incorporez la poudre d'amandes à la spatule.
Incorporez ce mélange aux blancs en neige, délicatement, à la spatule ou à la feuille du robot.
Versez dans un moule beurré s'il n'est pas en silicone et enfournez pour 35 mn. Une brochette piquée au centre doit ressortir sèche.
Attendez que le gâteau soit froid avant de démouler.
Ne bougez pas, je retourne poursuivre mon
exploration...