29 Mars 2011
de Nigel Cole, avec Sally Hawkins, Bob Hoskins.
Ce n'est pas le film du siècle, mais j'en suis ressortie avec le sourire. Pourquoi donc?
Ni le thème ne le titre ne sont enthousiasmants au premier abord:
Rita est ouvrière, en 1968, dans une usine Ford anglaise, à la confection des housses de siège des Ford Cortina, symbole de l'époque.
Le syndicat cherche à l'utiliser comme porte-parole docile, pour protester auprès de la direction contre un déclassement des femmes, à qui par mesure d'économie, on retire le statut d'ouvrier spécialisé. Tout le monde s'attend à ce qu'elle fasse de la figuration et écoute les hommes qui leur conseillent d'être patientes, on va s'occuper d'elles mais plus tard.
Et, doucement mais fermement, elle décide de revendiquer tout simplement l'égalité des salaires hommes-femmes. Incrédulité de tous, personne ne la prend au sérieux, mais les femmes suivent, se mettent en grève, et finissent par obtenir gain de cause.
Alors qu'est-ce qui est si sympathique dans ce film? Il aborde les choses dans la bonne humeur, à la façon de The Full Monty dans un
contexte à la Ken Loach. Il n'y a que les anglais à savoir faire ça. Bien sûr, il y a quelques stéréotypes, les costumes et les décors sont beaucoup plus photogéniques que réalistes et on peut ne
pas aimer le jeu de Sally Hawkins. Moi j'adhère complètement, elle est émouvant et drôle. Et les autres acteurs sont dans le ton, tous.
C'est peut-être une question de génération aussi. Voir les ouvriers en grève, l'esprit de solidarité dans la "classe ouvrière", la déstabilisation du pouvoir en place dont certains se laissent convaincre de la justesse des revendications, c'est un peu symbolique d'une époque où on imaginait que l'avenir ne pouvait être que meilleur.
Et on sort en souriant, mais avec un peu de tristesse aussi de ne pas avoir vu se concrétiser ce qu'on peut maintenant qualifier d'utopie, alors que nous aurions aimé transmettre quelque chose de ça à nos enfants.
Quoique... Ces combats n'ont pas été vains, certaines choses ont évolué... mais même l'égalité des salaires hommes-femmes par exemple, on aurait aimé que ce soit si évident et gai que le relate ce film. On est encore loin du compte, et vu le contexte, on s'en éloignerait plutôt.
Mais ne versons pas dans le nostalgique, allez voir ce film, vous aurez gagné une heure et demi de plaisir, et ça c'est bien!
Et hors cuisine, il faut aussi que je vous parle de Winter's Bone. Rien à voir, pas drôle du tout, mais d'une richesse dont il serait dommage de se passer!