13 Décembre 2016
Aujourd'hui, départ immédiat pour une immersion dans le MIN de Rungis, cet impressionnant marché de gros qui a commencé au coeur de Paris en 1137 et déménagé à Rungis à la fin des années 60 après de gigantesques travaux.
Une ville dans la ville, les chiffres sont étourdissants: plus de 12 000 salariés, près de 1200 entreprises, 3 millions de tonnes de produits alimentaires échangés par an, des restaurants, des banques, des salons de coiffure et d'esthétique...
C'est fascinant, j'ai déjà eu l'occasion d'en visiter certains pavillons, et chaque fois qu'on me le propose, j'accours. La passion qui s'en dégage, l'amour du métier est communicative.
Cette fois-ci, l'invitation concernait la découverte du marché entier! Modestement, parce qu'il faudrait au moins une semaine pour tout voir!
Ce qui frappe et qui donne envie de revenir, c'est la beauté, la qualité et la fraîcheur des produits exposés ici.
Dans cette ville étourdissante, la vie commence très très tôt, à un rythme trépidant, je vous y emmène, vous me suivez?
Premier pavillon à se réveiller, le fameux A4, pavillon de la marée..
4 heures 15. Entrons.
La maison Reynaud, spécialiste de la pêche en petits bateaux, nous accueille.
Leïla Royer nous parle avec passion de crustacés, homards et langoustes...
et des gambas bio élevées dans leurs parcs au large de Nosi-Be, dans le nord de Madagascar.
4h 30 Dégustation d'huitres pour les amateurs.
Les coquilles St Jacques n'ont pas besoin d'être dressées avec or et paillettes pour faire envie...
Maintenant, direction Pavillon de la volaille, où elles ont pris leurs habits de fête! Ici, c'est Gino Catana, de la maison Avigros, qui peut nous en parler pendant des heures!
La partie légendaire du MIN, celle que tout le monde a en tête, et qui représente 70% de son activité, c'est le Pavillon des Fruits et Légumes. Impressionnant!
C'est de là que partent les ravitaillements des étals de marchés courants, mais certains passionnés nous font découvrir des produits fascinants et rares, je ne pensais pas qu'on pouvait les trouver à Rungis... Jean-François Chemouni est un bourlingueur qui dit passer 4 mois par an à voyager pour dénicher de nouvelles curiosités, ses merveilles à lui.
Cet ail noir qui perd son parfum caractéristique pour laisser la place à des arômes confits.
Des citrons noirs, qu'il a trouvés en Amérique du sud après les avoir cherchés longtemps, le client n'y croyait plus.
Le fameux poivre sansho du Japon, qui n'est pas vraiment un poivre mais une liane qui a un goût citronné-fumé et fait s'ouvrir en grand l'imagination culinaire!
Des yuzus rebondis, on en cultive en France maintenant.
Les cédrats Main de Bouddha, j'en rêverai cette nuit!
Gingembre, combava... je voyage:
Nous resterions bien quelques heures avec lui, mais nous allons à la rencontre de Didier Ioli, de la société Paris Select, spécialiste de l'importation de fruits exotiques par avion de passagers, pour éviter le bilan carbone que représenterait le transport en cargos.
Les fruits sont donc cueillis mûrs, ce qui change tout au goût, bien sûr!
Je ne dis plus rien, regardez!
Je ferais bien une salade de fruits comme dessert de Noël, moi!
Allez une petite pause fromage à la maison ZLanquetot, d'Evelyne Dieudonné, avec Xavier Thuret, mon MOF fromager préféré, qui se passionne en ce moment pour le gin! Il y fait infuser des écorces d'agrumes, qu'il mélange ensuite à du beurre. Ensuite, il le caresse de son couteau pour en étaler une fine tranche sur du pain qui accompagnera le fromage, c'est divin!
Il a aussi farci d'abricots secs réhydratés dans son gin aromatisé un excellent camembert, original, et à adopter immédiatement!
On le quitte à regret, mais c'est pour aller rencontrer Frédéric Masse, de la maison Masse.
Spécialistes de truffes, foie gras d'oie et autres mets d'exception, ils vendent surtout aux restaurateurs et aux épiceries fines, et Frederic Masse est intarissable sur ces produits d'excellence, la façon de les choisir, leurs qualités, leurs caractéristiques, leurs différences...
C'est très subtil le foie gras d'oie, comme un grand Bourgogne, il faut se laisser apprivoiser.
Un petit tour au Pavillon bio, qui a ouvert tout récemment, mais est déjà très richement approvisionné, tant en matières premières qu'en produits transformés..
Accueillis par Matthieu Delacour à la maison Medelys, on découvre la caverne l'Ali Baba du blogueur culinaire! Epices, spiritueux, sucres et chocolats de couverture, produits d'épicerie fine, on voudrait installer notre cuisine ici! Ils vont d'ailleurs très prochainement créer un site en ligne destiné au public. Je l'attends avec impatience!
Et pour finir, nous prenons notre petit déjeuner au nouveau restaurant de Christian Etchebest, la Cantine du Troquet. Un très beau décor, à la fois moderne, parisien et nature nous accueille autour, encore une fois, de délices raffinés. Ce saumon fumé maison, ce pâté en croûte... fabuleux!
Tiens, Xavier Thuret est encore là :)
Si tout cela vous donne envie de découvrir le MIN, et que vous aimez vous lever tôt, des visites pour le public sont organisées régulièrement sur le site visiterungis.com
N'hésitez pas, c'est une expérience inoubliable.